Combien gagne un professeur des écoles pour l’année scolaire 2024 – 2025 ? C’est une question qui pourrait intéresser ceux qui veulent se lancer dans le métier ou qui sont déjà en poste et qui veulent observer le salaire qui les attend au prochain échelon. Le salaire est toujours au cœur des préoccupations du fonctionnaire, encore plus lorsqu’on rappelle l’inflation et les difficultés liées à l’exercice du métier.
Avant la titularisation, on appartient au groupe des stagiaires. Ils commencent avec 1 771 € mensuel net pour un mi-temps et 1 862 € mensuel net pour un temps plein. Après quelques années, on peut s’attendre à atteindre les 2 200 € / 2300 € net par mois.
Nous allons voir qu’il existe 3 grades. Chaque grade est composé de plusieurs niveaux, qu’on appelle des échelons. Ces échelons définissent combien vous allez être payé. Le décret qui régit le métier explique combien il y a d’échelons pour chaque grade et combien d’années il faut travailler avant de passer au niveau supérieur. Si vous voulez plus de détails légaux, tout est sur Légifrance. Il faut aussi savoir que passer d’un échelon à l’autre est un droit du fonctionnaire. Et généralement, quand on entre dans un grade, on commence au premier échelon.
Dès qu’ils sont titularisés, les professeurs des écoles qui débutent vont toucher 2 121 € net par mois. Une prime à la titularisation existe et elle est de 1 500 € brut versée en deux fois (novembre et février). On rappelle, à titre d’information, que le SMIC actuel (Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance) est de 1 766,92 € mensuel brut soit environ 1 398,69 € mensuel net (35h / semaine). Un PE tout juste titularisé touche donc plus de 1,5 SMIC.
Professeur des écoles : les trois différents grades
Le corps est divisé en trois grades : la classe normale, la hors-classe, et la classe exceptionnelle. La classe normale comprend onze échelons, la hors-classe en compte sept, et la classe exceptionnelle en compte cinq. Ces échelons déterminent directement le salaire que vous percevez à la fin du mois. Le salaire des professeurs des écoles est versé aux alentours du 26 au 29 de chaque mois, sauf en décembre où il arrive une semaine plus tôt.
Note : si vous enseignez dans certaines zones géographiques, notamment en Outre-Mer, vous pouvez bénéficier d’un salaire plus élevé. Par exemple, travailler en Guyane ne vous rapportera pas le même « bonus » qu’à Mayotte. C’est une compensation pour le coût de la vie par rapport au contexte métropolitain.
Les grilles des salaires selon l’échelon (janvier 2024)
Tableau 1 : Rémunération de base à temps plein, grade « classe normale » (professeurs des écoles)
Tableau 2 : Rémunération de base à temps plein, grade « hors classe » (professeurs des écoles)
Tableau 3 : Rémunération de base à temps plein, grade « classe exceptionnelle » (professeurs des écoles)
Au sujet de l’ancienneté
Vous souhaitez devenir professeur des écoles ? Il faut passer un concours appelé le CRPE, plus d’info ici : https://bureaudesprofs.com/faq-au-sujet-du-crpe
Les dates importantes du concours (inscription, résultats…) sont ici : https://bureaudesprofs.com/dates-importantes-inscription-crpe
Votre temps de travail passé compte aussi ! Si vous avez une expérience professionnelle, même hors de l’Éducation nationale, elle est prise en compte. Cela peut avoir un impact direct sur votre paye, un petit boost bon à prendre. On parle alors de reprise d’ancienneté.
Qu’est-ce que le point d’indice ?
Le salaire des fonctionnaires, y compris celui des professeurs des écoles, est calculé à partir du point d’indice. La valeur du point d’indice sert de base au calcul du traitement brut des fonctionnaires. Il est actuellement fixé à 4,92 € brut. Ce point est donc au cœur de la rémunération (par exemple à l’échelon 2 de la classe normale : 446 x 4,92 = 2 196 € mensuel brut).
Quelles différences entre les grades classe normale, hors classe et classe exceptionnelle ?
Vous vous demandez peut-être ce qui différencie ces trois grades. Ce n’est pas si compliqué, mais il y a quand même quelques subtilités à connaître.
Le montant final perçu à la fin du mois dépend aussi de votre grade. La classe normale est l’étape de départ pour tous. On peut imaginer que la majorité de votre carrière s’y déroulera. Ensuite, avec un peu plus d’expérience, vous pouvez passer à la hors classe. Enfin, les plus chevronnés atteignent la classe exceptionnelle. Plus vous montez en grade, plus votre salaire augmente pour atteindre des sommets qui font envie à la Terre entière.
Passer à la hors-classe n’est pas automatique. Il y a des conditions à remplir. Il faut être au moins au 9ème échelon, et y être depuis au moins deux ans au 31 août de l’année en cours. À partir de là, vous devenez « promouvable », mais attention, cela ne garantit pas une promotion ! L’avis de votre hiérarchie et votre ancienneté jouent un rôle dans ce passage. Les DASEN et recteurs émettent des avis (excellent, très satisfaisant, satisfaisant, ou à consolider) pour déterminer les promotions.
Et pour la classe exceptionnelle ? C’est le même principe.
Notez que le nombre de postes est limité pour ces deux grades, donc la compétition est rude pour y accéder (un système de points est mis en place en fonction des avis de la hiérarchie et de votre ancienneté au niveau des échelons). C’est pour cela que de nombreux enseignants demandent à ce que le contingent d’agents dans ces deux grades soit augmenté.
Le PACTE : travailler plus, gagner plus ?
Nouveauté de la revalorisation de 2023 : la mise en place du PACTE pour les enseignants volontaires. Ce sont des missions complémentaires dans les écoles et établissements scolaires. Par exemple, les PE volontaires font du soutien scolaire en collège (1h hebdo en collège pour le français et les maths) et peuvent faire du soutien scolaire pendant les vacances et participer au dispositif « devoirs faits ». Certaines missions sont accomplies sur la base d’un volume horaire annuel, tandis que d’autres s’organisent autour d’un engagement à l’année. Pour chaque mission, une rémunération forfaitaire annuelle de 1 250 € brut est prévue, correspondant à une part fonctionnelle de l’ISOE ou de l’ISAE.
Le processus de répartition des missions commence au printemps, avec la préparation de la rentrée scolaire. À cette période, l’école ou l’établissement reçoit sa dotation académique, et les moyens alloués aux missions complémentaires sont transmis au directeur d’école ou au chef d’établissement. Ensuite, une concertation interne est organisée afin de définir les missions nécessaires pour répondre aux besoins de l’école ou de l’établissement. Les objectifs et modalités des missions sont ensuite présentés aux personnels concernés, avant que le directeur d’école, en collaboration avec l’inspecteur de l’éducation nationale, ou le chef d’établissement, ne répartisse ces missions entre les volontaires.
Les missions d’enseignement en présence des élèves incluent des sessions de soutien en mathématiques et français pour les classes de sixième, à raison de 18 heures, encadrées par le professeur des écoles. Ce dernier évalue également les progrès des élèves. Ces missions nécessitent une coordination avec les enseignants des collégiens et la remise d’un bilan d’activité au chef d’établissement.
Le dispositif « Devoirs faits » propose 24 heures d’accompagnement pour aider les élèves à réaliser leurs devoirs, en contact étroit avec les prof de collège toujours. Attention c’est un dispositif en dehors des hors de classe…
Il existe également des stages de réussite et « École ouverte », où les enseignants renforcent les compétences des élèves en dehors des périodes scolaires, souvent accompagnés d’activités culturelles et sportives. Le soutien aux élèves en difficulté se poursuit avec des missions de 24 heures supplémentaires, en accord avec l’équipe éducative.
Enfin, des projets d’innovation pédagogique ou d’accompagnement des élèves à besoins particuliers peuvent être menés sur une base annuelle, impliquant la coordination d’initiatives locales ou nationales, avec un suivi assuré par des bilans destinés aux inspecteurs de l’éducation nationale. Plus d’info au sujet du PACTE sur le site du gouvernement ci-dessous.
Information sur la retraite des P.E
il faut savoir que l’argent que vous touchez à la fin de chaque mois n’est pas composé uniquement de votre « salaire de base ». Imaginez que votre paie soit comme un gâteau. Il y a plusieurs couches. La base, c’est le traitement indiciaire, le socle de votre salaire. Ensuite, on rajoute des « extras », comme par exemple la prime d’attractivité, qui vise à rendre le métier plus attractif, ou encore l’ISAE, destinée à récompenser le suivi et l’accompagnement des élèves. Ces primes sont décriées par une partie des professeurs (cela change le calcul de la retraite, mais ce n’est pas le sujet ici, je vous laisse en lien le site du gouvernement : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F35124).
Conclusion : un salaire « plat » pour une carrière difficile.
En somme, le gouvernement a récemment (2023) revalorisé les salaires des professeurs des écoles pour répondre à l’inflation. Cependant, si le budget de l’Education Nationale a été augmenté, une partie de celui-ci est allouée à des domaines qui font beaucoup parler (pacte enseignant, service national universel, tâches administratives…). Le pacte donne un bonus salarial intéressant mais le volume horaire d’un P.E est déjà très élevé ! Où trouver le temps d’aller au collège du coin pour réaliser ces heures ? Sans compter les déplacements induits et le travail de prépa supplémentaire.
Un salaire au-dessus de 2 000 € net / mois … Mais est-ce suffisant aujourd’hui ?
Quand on prend en compte le nombre d’heures par semaine devant les élèves, le temps passé à préparer les cours, les réunions et la pression des parents, on peut se poser légitimement la question. Un professeur des écoles travaille en moyenne 44 heures par semaine et jusqu’à plus de 50 heures par semaine en début de carrière ! (Source : Sabrina Perronnet, Depp A2). Le nombre de démissions est en hausse sur 10 ans et l’image du métier fortement dégradée auprès du grand public. Le salaire, bien que revu à la hausse, reste un sujet de discussion prioritaire et toujours actuel pour améliorer les conditions d’exercice du plus beau métier au monde…
Sources utilisées : https://www.education.gouv.fr/la-remuneration-des-enseignants-7565
https://www.education.gouv.fr/les-missions-complementaires-du-pacte-enseignant-378856